Site Hillman
Un peu d’histoire du site Hillman…
En juin 1944, le Mur de l’Atlantique était une réalité. Sur les côtes du Calvados, les Allemands avaient édifié de formidables points fortifiés qui s’étageaient à plusieurs kilomètres des plages. Pour défendre Caen, en plus des ouvrages établis en bordure de mer, de part et d’autre de l’embouchure de l’Orne se trouvaient à l’est, la batterie de Merville et à l’ouest celles de Ouistreham et de Colleville. Ces dernières reçurent des Alliés les noms de code de « MORRIS » pour celle qui était située tout près de Colleville et de « HILLMAN » pour celle qui était à environ 1 kilomètre au sud du village ; elle couvrait la côte de Langrune à Cabourg . « MORRIS » fut équipé de 4 canons de 105 sous casemates dont trois étaient terminées en juin 1944.
« HILLMAN » était un ensemble d’ouvrages en béton s’étendant sur 24 ha : casemates abritant des canons de forteresse de 105 FAUX et antitanks de 75, bunkers enterrés servant d’abris aux 150 hommes qui défendaient la position et au QG du 736 régiment de grenadiers de la 716 Div d’infanterie de toutes les défenses côtières de la région, mitrailleuses montées sous coupoles d’acier à l’épreuve des obus perforants. Le tout était relié par des tranchées couvertes et ceinturé par d’épais réseaux de barbelés et des champs de mines.
Après avoir pris pied depuis Colleville Plage jusqu’à la Brèche d’Hermanville, la 3ème Division d’Infanterie Britannique devait avancer vers l’intérieur pour prendre Caen dès le soir du jour J. La prise de « Hillman » et de « Morris » conditionnait la réalisation de cet objectif. Cette lourde tâche fut confiée à l’une des unités de la 8ème Brigade (3ème Division), le 1er Bataillon du « Suffolk Regiment ». Après avoir pris Colleville, les Suffolk attaquèrent « Morris »(…) puis eu après midi, le Suffolk se lança à l’assaut de « Hillman » sans réussir à la capturer. Une seconde tentative dut être prévue mais sa préparation et l’attente de l’appui, qui ne vint pas, de l’aviation et de la marine, demandèrent plusieurs heures. Dans l’intervalle, une autre unité d’une autre Brigade de la 3ème D.I., le 1er Bataillon du « Norfolk Regiment » reçut ordre d‘avancer vers Beuville. Croyant St Aubin d’Arquenay encore aux mains de l’ennemi alors que les « Commandos » venus des plages après avoir traversé Colleville, l’occupaient depuis la fin de matinée, les « Norfolks » s’engagèrent à découvert dans les champs de blé entre « Hillman » et St Aubin. En quelques instants les mitrailleuses de « Hillman » fauchèrent 150 hommes du « Norfolk Regiment ».
L’officier chargé de la liaison avec l’aviation et la marine ayant été tué sur les plages, c’est sans leur soutien qu’en fin d’après-midi les « Suffolks » lancèrent le second assaut sur « Hillman ». La garnison se battit jusqu’au bout et il fallut éliminer certains nids de résistance en faisant, à l’aide d’énormes charges explosives, sauter les ouvrages et leurs défenseurs. Ce n’est qu’à 20h15 que cessa le combat pour « Hillman ». Objectif du jour J, Caen en ruines ne fut prise qu’un mois plus tard. L’une des raisons de ce retard, sinon la principale, fut l’opiniâtre résistance qu’opposa « Hillman » aux « Suffolk ».
Donné par sa propriétaire, Suzanne Lénauld, aux Anciens du « Suffolk Regiment », l’un des bunkers de « Hillman » est devenu le 7 juin 1989, un Mémorial dédié, selon le vœu de celle-ci, à la mémoire de ceux des membres du « Suffolk Regiment » qui tombèrent le 6 juin 1944 pour la libération de Colleville et la prise de « Hillman », puis lors des combats en Normandie et en Europe.
Pour en savoir plus: https://www.amis-du-suffolk-rgt.com/fr/